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 bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang.

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Elias McAllister

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MessageSujet: bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang.   bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang. EmptyMer 2 Juin - 19:36


bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang. T8rvvc
« principe de base : peu importe quand, peu importe qui, peu importe où, n’importe quel homme peut envouter n’importe quelle femme »

I'M FROM BARCELONA ♪
CHANDLER REGIONAL HOSPITAL
BOSTON (MASSACHUSETTS), USA
02 JUIN 2010 8:16
Les patients en neurologie sont largement favorisés. Peut être parce que les neuro-chirurgiens ont un ego sur dimensionné, leurs patients ont plus de valeur que les autres, eux aussi. Du reste, je suis bien obligé de reconnaitre que percer des trous dans un cerveau humain doit être bien plus distrayant que de remettre des clavicules en place. Mais je ne juge personne. Je n'ai même pas terminé le lycée. Je n'ai pas de diplôme, pas d'argent, pas de véritables papiers. Je ne suis même pas capbale de regarder à droite quand je traverse la route. Je suis un looser. Mais au moins, maintenant, je suis un looser avec une chambre décente. Sans déconner. Les patients en neurologie sont largement privilégiés. Ils ont un accès direct à la cafeteria, des postes de télé dans les chambres et les infirmières les plus sexy. Les plus faciles à soudoyées, aussi. Si j'avais su à quel point les filles s'attendrissaient sur les pauvres estropiés dans mon genre, je me serais pris ce bus plus tôt. Même si, entre nous, je n'ai jamais vraiment eu besoin de quoi que ce soit d'autre que mon franc-parler et mon joli minois pour les faire hurler. Les filles. Au lycée, déjà, j'avais persuadé Melody Davis de sécher son cours d'histoire américaine du vendredi après midi pour aller faire un tennis au Country Club de son paternel. Nous avions échangé deux balles, puis ses cris suggestifs étaient devenus trop insupportables. Ce jour-là, sur les coups de seize heures trente, la respectable Melody Davis se faisait virer du lycée, déshériter par son requin de père et dépuceler dans les toilettes pour dames du Country Club. Une après midi mémorable. Et comme Mr Davis envoya sa jeune fille dans un pensionna suisse, je n'eus d'autre alternative que de me consoler dans les bras de Sacha O'Donell. Ou bien était-ce Sarah ? Peu importait. Les filles, je les prenais aussi vite que je les oubliais. J'étais devenu expert dans l'acquisition des partenaires sexuelles kleenex. Les critères de sélection étaient simples : la fille devait être jolie. Et riche, la plupart du temps. J'avais pris à tâche de leur faire connaitre le paradis, à toutes. Sauf à celles, trop peu gâtées par la nature, que j'avais la générosité de laisser à Freddy, le petit diabétique qui distribuait le courrier dans mon quartier et qui me suivait partout depuis l'instant où je lui avait frappé la tête avec un ballon de basket. J'adorais le son que faisait les verres des lunettes triple-foyers lorsqu'ils se brisaient. Jouissif. J'ai mené ce train de vie pendant deux ans, peut être trois, réduit, de temps à autres et à mon corps défendant, à retrouver la même fille plusieurs fois. Et puis il y a eu Mercy Fitzgerald. Une fille comme j'en avais jamais encore vu. La fille. En 1999, Mercy était ce qu'il se faisait de mieux. Blonde, espiègle et un brin révolutionnaire. Je me souviens de notre rencontre avec une exactitude troublante. Il pleuvait, comme à peu près tous les jours à Boston, on était un Mardi. Je passais mon après midi en colle, à rédiger une énième dissertation sur la notion de respect de ses aînés. Encore. Elle est entrée dans la salle en cours en hurlant, a prétexté un début d'incendie dans le gymnase. Elle m'a prit par la main et m'a tiré jusqu'au parking de l'école, a exigé que je la laisse conduire la Ford Mustang vert forêt de mon père. J'ai accepté. Ce fut ma première erreur. Mercy ne savait pas conduire, et la voiture, si chère à mon géniteur, finit dans le ravin dix minutes plus tard. Ça aurait été n'importe quelle autre fille, j'aurais dés lors fait de sa vie un enfer. Mais ça n'était pas n'importe quelle fille. C'était Mercy Fiztgerald, et elle était extraordinaire. tellement extraordinaire que même dix ans et une amnésie momentanée ne me suffirent pas à l'oublier.

L'image de la peste en question dans l'embrasure de la porte, minaudant au bras d'une espèce de suédois bodybuldé en blouse blanche vint soudain me tirer de ma rêverie. Extraordinaire, elle l'était toujours. Machiavélique aussi. Je ne croyais ni en dieu, ni au destin, mais j'étais certain que sa venue ici avec le grand blond musclé n'était nullement le fruit du hasard. Elle aurait aussi bien pu se balader avec un écriteau "je suis passé à autre chose, oublie-moi" sur le front que le message n'aurait pas été plus clair. Malheureusement pour elle, je n'étais pas près à la laisser m'attirer dans le ravin encore une fois. Mercy Fiztgerald allait perdre. Le suédois bodybuidé allait perdre. Et avec lui, tous les autres prétendants qu'elle ait jamais eu. Cette fille là, aussi extraordinaire et machiavélique fusse-t-elle, était à moi. A vraie dire, elle n'avait jamais vraiment appartenu à qui que ce soit d'autre. Elle, Bonnie. Moi, Clyde. « BONNNNIIIIE ! BOOONNNIIIE ! » je hurlai à travers l'hôpital. Et je vis son visage se décomposer à mesure que ma voix atteignait ses oreilles. Le suédois bodybuldé se contenta de hausser les sourcils d'un air supérieur, comme s'il avait l'habitude d'entre ses patients appeler des êtres imaginaires. Mercy reporta tout son attention sur ses biceps. Les miens avaient beau être ridicules, je restais plus beau que lui. Du moins dans mon esprit. « Eh, Bonnie, tu te souviens quand on a fait ça dans la Cadillac rose de mon cousin Charlie ? » Mercy me fusilla de ses yeux David Bowie. Je souris. Elle allait craquer. Forcément. Elles craquaient toujours, même quand c'était Mercy Fiztgerald. « Tes cuisses collaient aux fauteuils en sky, mais au fond, ça avait son charme... » Mon regard croisa celui du grand blond. Merde. Je pouvais dés lors envisager deux perspectives d'avenir : soit il était idiot, comme sa musculature excessive le laissait présager, auquel cas il me laissait la vie sauve, soit il avait du cran. Et je me retrouvai avec trois côtes brisées. Une fois de plus. Mais, alors qu'il se préparait à franchir la porte de la chambre et ainsi me défigurer à vie, Mercy sautilla jusqu'à la chambre et claqua la porte. « Ne t'inquiète pas, Blythe, c'est un de mes patients. Il souffre de délires passagers, je vais régler ça. Attend moi à la cafeteria. » hurla-t-elle à travers la cloison en fermant la porte de la chambre à clef. Je plongeai mes yeux dans les siens, et mon visage se fendit d'un sourire satisfait. Enfin, elle allait bien être obligée de m'adresser la parole. J'avais gagné. Comme toujours. « Ton ami a l'air tout à fait adorable. Laisse moi deviner... c'est un patient qui délire lui aussi ? » Elle croisa ses bras sur sa poitrine d'un air renfrogné. Oui, Mercy Fiztgerald était extraordinaire. Mais je l'étais d'avantage encore.




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Mercy Fitzgerald
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MessageSujet: Re: bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang.   bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang. EmptyDim 6 Juin - 11:10

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GLORY BOX ♪
CHANDLER REGIONAL HOSPITAL
BOSTON (MASSACHUSETTS), USA
02 JUIN 2010 8:13


L’unique bougie qui éclairait la minuscule chambre s’éteignit subitement, une maigre couche de cire reposant sur le sol carrelé. Les flammes vacillantes s’étaient éteintes. La vie de la patiente avec. Et tout le reste avec. Je débranchai l’unique machine qui la tenait encore en vie. Je vidai par la suite le vase où des œillets demeuraient, éternellement fanées. Les fleurs étaient la seule famille de la défunte. « Fencywest et Rhodes, en piste. Qui est le prochain patient à examiner ? » demandai-je avec une pointe de colère. Les deux infirmières s’approchèrent timidement, se concertèrent une poignée de secondes et répondirent en chœur : « Elias McAllister, percuté par un bus, amnésique. On a noté des délires ce matin. Il parlerait d’une certaine Bonnie, alors qu’il ne se rappelait de rien hier. » Elles ricanèrent, me tournant désormais le dos. Elles me laissaient seule sur le carrelage glacial de la petite chambre du 2° étage. Je les entendais déjà déferler, devant moi, traitant le sujet d’Elias. Il n’était qu’un patient comme les autres pour ces deux petites infirmières incompétentes. Il était bien plus pour moi. Mais cela, je ne pouvais le confier qu’à mon âme. Qui voudrait faire part de nos anecdotes effrayantes, ridicules ? Qui voudrait nous entendre échanger des rires incontrôlables. Comme avant. Comme on le faisait si facilement autrefois. Mais avant, c’était notre jeunesse. Aujourd’hui, j’avais une vie déjà structurée. Après avoir entamé une vie de médecin, je prétendais et courtisais le poste de chef du Chandler Regional Hospital. Cet immeuble à 4 étages, au sol entièrement carrelé et aux murs de crépis, était devenu ma vie. Ma passion. Le seul endroit où je pouvais me réfugier en toute confiance. Comment expliquer le fait que je me sente plus à l’aise dans ces lieux nus et découverts, plutôt que dans mon taudis du Naval Quarter ? Entrant dans la chambre du troisième étage, j’entendis les rires déferler derrière moi. Je choisis de les ignorer, avant qu’une main vînt se poser adroitement sur mon épaule. Je me retournai d’un geste à la fois vif et peu sûr. Je reconnaissais cette main ferme, qui ne tremblait jamais. Je le scrutais de façon singulière. Il se doutait sûrement que quelque chose n’allait pas bien. Mais qu’importe ! « BONNNNIIIIE ! BOOONNNIIIE ! » Les infirmières haussèrent les sourcils, étouffant leurs rires de manière si indiscrète. Je choisis là aussi d’ignorer ce hurlement qui m’était clairement destiné. L’amnésie ne disparaissait pas comme ça. En une poignée de secondes, les souvenirs peuvent disparaître mais ils mettent bien plus longtemps pour se reconstruire. Une nuit n’avait pas pu suffire à Elias pour reprendre conscience de chacun des événements de sa vie. J’accordai un discret regard à Blythe, qui fronçait les sourcils, avant de disparaître derrière l’embrasure de la porte. Et avant de revenir, se remontant les manches, comme lorsqu’il faisait quand il était en colère. « Eh, Bonnie, tu te souviens quand on a fait ça dans la Cadillac rose de mon cousin Charlie ? » Je détournai la tête pour ne pas l’affronter. Rien que ses prunelles, malgré la perte de leur éclat vif, rien que ses paupières lourdes et encore endormies auraient pu me faire revenir. Si la parole ne s’en était pas mêlée. Les infirmières étaient de plus en plus sèches mais de plus en plus amusées. L’une – était-ce Fencywest ou Rhodes – à la chevelure blonde, s’enquit de hausser les épaules, comme lors d’un cas difficile. Il fixait mes yeux verrons, je le savais. Je ne le regardais pas mais je le voyais. « Tes cuisses collaient aux fauteuils en sky, mais au fond, ça avait son charme... » murmura-t-il, enjôleur. Sa voix s’était brisée sur la dernière syllabe. Il adorait ce mot. A vrai dire, on l’adorait. Le charme était notre vie, autrefois. On passait des heures dans nos chambres à trouver des mots qui prédestineraient notre vie. Et on s’est perdus. Instinctivement, j’avais déchiré la page du dictionnaire Larousse 1999, où était griffonnée d’une écriture cursive la définition de charme. Je passai la main dans ma poche, sentis le papier fin et antique se plier sous mes doigts et humai le doux parfum de noix de coco qui avait alimenté nos discussions philosophiques. Délaissant mes sempiternelles nostalgies, je choisis de jeter un œil derrière moi. Blythe semblait hors de lui. Possessif, il se préparait à bondir sur le brancard, encore bancal, du patient avant de déchirer ses bandages et de lui briser quelques côtes. Avant qu’il n’ait pu envisager cette idée, je me dirigeai vers lui, lui adressai un baiser timide et le poussai adroitement hors de la chambre, avant de fermer la porte silencieusement. Mais alors qu’il attendait un mot de ma part, je hurlai à travers la cloison épaisse. « Ne t'inquiète pas, Blythe, c'est un de mes patients. Il souffre de délires passagers, je vais régler ça. Attend moi à la cafeteria. » Il oublia alors que je l’avais congédié quelques minutes plus tôt, pour se diriger d’un pas rapide vers son étage. Je considérai le verrou de la porte et ne pus céder. Je fermai la porte à clé, invitant les deux infirmières à sortir elles aussi dans les prochaines secondes. Elles ne se firent pas attendre et partirent d’un pas feutré. Son regard le trahissait. De l’impatience juvénile ornait ses prunelles attendries. « Ton ami a l'air tout à fait adorable. Laisse moi deviner... c'est un patient qui délire lui aussi ? » Je ne pus m’empêcher de feindre un sourire naïf, en souvenir de ce bon vieux temps. Il m’aurait dit cela quelques jours plutôt, je me serais enfuie avec lui. Je l’aurais poussée dans son brancard, jusqu’à atteindre la frontière du Canada. Et on se serait enfuis tous les deux. Comme avant. On aurait fait de fabuleux feux de camp, on se serait allongés sur l’herbe encore fraîche, et on aurait caressé les vaches noires et blanches. Mais ce temps était révolu. J’aimais Blythe. Et il m’aimait. Mais j’aimais aussi Elias, parce-qu’il était tout ce que j’aimais. Fougueux, possessif, enjôleur, ténébreux, courageux. Il n’avait pas une pointe de sérieux mais il était tellement adorable qu’on ne pouvait rien lui refuser. Ses cheveux noirs, hirsutes, tressaillirent sous la brise matinale et printanière de Boston. Je croisai les bras, me replongeant dans son regard puéril. Il me sourit de ce sourire tant apprécié. Ce sourire, il me l’aurait adressé il y a quelques années, je lui aurais sauté dans les bras. Comment expliquer qu’une passion puisse ainsi durer ? Et qu’elle s’amplifie, de jour en jour. Et qu’un de ces jours, on ne saura plus comment faire raviver la flamme, l’étincelle qu’on avait allumée autrefois. « Vous vous rappelez de quelque chose, ce matin. Pourtant hier, vous étiez encore sous le choc et vous ne vous rappeliez même plus votre nom. » marmonnai-je en haussant les sourcils. Derechef, il sourit. C’était sa seule réponse, je le compris. Apparemment, il semblait apprécier le fait que je le vouvoie après tant d’années partagées à ses côtés. Il trouverait sûrement à cela un côté excitant. Comme avant. Il tenta de se lever de son lit, s’aidant de ses béquilles. Je ne le regardais plus. Il n’attendait que ça. Attirer mon attention. Il savait pertinemment que dès que nos regards seraient croisés, ce serait la fin. La fin de ma carrière mais le renouveau de notre amour. Un bruit presque inaudible se fit entendre. Il était par terre, étendu, sur le sol, ses deux béquilles l’attendant quelques mètres plus loin. Tirant les volets de la chambre, je ne cessai de toiser à travers la fenêtre les enfants qui couraient. A dix ans, on voulait avoir huit enfants. A quinze ans, on voulait vivre dans une villa grecque jusqu’à la fin de nos jours. A dix-sept ans, on voulait vivre dans la savane, entourés de tigres et de lions. Et maintenant, qu’est-ce qu’on voulait ? Qu’est-ce qu’il attendait de moi ? Que je me précipite vers lui et qu’on fuit comme avant ? Qu’on parte, inconscients, et qu’on se retrouve une nouvelle fois sans argent. Il avait des rêves mais il ne les accomplissait jamais. Car il était impulsif, et car il croyait que la vie lui offrirait l’argent et la chance de pouvoir aller là où il veut. Ce qu’il n’a jamais compris, c’est qu’il faut travailler et souffrir avant de pouvoir réaliser ses propres rêves et ceux des autres. Il tenta de se relever mais vainement. Ses jambes étaient immobilisées et des dizaines de bandages étaient parsemés sur son corps que j’avais tant chéri. « J’espérais que tu aies grandi, Elias. Je le croyais, en venant ici. » murmurai-je, me retenant de fondre en larmes, regrettant alors mes dernières paroles. Qu’est-ce que j’avais espéré ? Elias était un éternel enfant. Il croyait en des rêves irréalisables, avaient ses propres idéaux. Il ne s’adaptait pas aux nouveaux temps, il restait le même. Ses goûts n’étaient pas modifiés, ses envies non plus. Il me regardait. Cette fois-ci de son regard piteux et empli de passion. Il était lié à moi. On s’était mariés, à l’âge de douze ans. On s’était coupé les poignets et on avait échangé notre sang. On était liés par les liens du sang. Et ça, ça ne se perdrait jamais.
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MessageSujet: Re: bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang.   bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang. EmptyDim 6 Juin - 20:03




TRAGEDY ♪
CHANDLER REGIONAL HOSPITAL
BOSTON (MASSACHUSETTS), USA
02 JUIN 2010 8:26
Au cours de mon périple autour du monde, j'avais souvent pensé à elle. A nous. Non, à vraie dire, j'avais toujours pensé à elle. J'avais passé dix ans de ma vie à chercher son regard dans les yeux d'une autre, à me retourner quand j'entendais quelque chose qui l'aurait certainement fait rire et à l'aimer. A l'aimer comme un fou. Mais, trop orgueilleux pour oser l'appeler, j'avais pris l'habitude de balayer son souvenir d'un revers de main comme s'il avait s'agit d'un détail insignifiant de mon existence. Or Mercy Fiztgerarld n'était pas un détail insignifiant de mon existence. Mercy Fiztgerald était mon existence toute entière, et je la haïssais pour cela. « Vous vous rappelez de quelque chose, ce matin. Pourtant hier, vous étiez encore sous le choc et vous ne vous rappeliez même plus votre nom. » L'entendre me parler comme à un inconnu, chose qu'elle n'avait encore jamais fait auparavant, aurait sans doute du me blesser. Pourtant cela me rassurait. Si Mercy faisait tant d'efforts pour paraitre distante, cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose. Je ne la laissais pas indifférente. Je ne l'avais jamais laissé indifférente, malgré ce qu'elle s'était appliqué à faire croire. Bien sûr, je ne l'avais jamais touché, jamais embrassé. Je n'avais fait que sous entendre que j'aurais tant aimé le faire, sur le ton de la plaisanterie. Et ça n'avait jamais été que cela : une plaisanterie. Je venais lui demander des comptes après chaque sortie, comme l'aurait fait un mari jaloux ou un père trop protecteur. Elle prenait plaisir à ridiculiser mes petites amies devant la totalité du lycée. Et ça m'allait très bien. Je dormais, j'embrassais, je couchais avec n'importe qui, mais je la retrouvais toujours après. Dans un sens, je crois que je n'ai jamais vraiment su comment m'y prendre avec Mercy. Elle était trop belle, trop brillante, trop parfaite. « Peut être. Mais aujourd'hui, je me souviens de tout. Surtout que tu m'as manqué. » Je me levai, tentant tant bien que mal de m'appuyer sur mes béquilles. Le suédois bodybuldé aurait certainement apprécié le spectacle. Je jetai un œil à Mercy, elle me tournait le dos. A vraie dire, elle m'avait déjà tourné le dos dix ans plus tôt. Pétasse. Je m'étalai par terre, pathétique, et Mercy se tourna vers moi, jetant vers mon corps tuméfié un regard qui se voulait dédaigneux. « J’espérais que tu aies grandi, Elias. Je le croyais, en venant ici, » murmura-t-elle, des sanglots dans la voix. Merde. Qu'étais-je censé répondre à ça ? J'avais peur de la voir fondre en larmes, même si j'aimais l'idée que j'étais encore capable de la faire souffrir. Je tentais de le me relever, en vain. Elle se détourna de moi. A nouveau. Je me laissai retomber au sol, la tête la première, soupirant. « Grandir. Et pour faire quoi ? Passer mes journées derrière un bureau pour rembourser le crédit d'une baraque minable et emmener les gosses à la mer, me mettre en quête de stupide biens matériels parce que c'est ce que qu'on fait, quand on est adulte. C'est ça grandir, Mercy ? Survivre, au lieu de vivre. » Je sentais son regard, lourd, goulu, peser sur ma silhouette. Je fermai les yeux, ne pouvant réprimer un sourire en songeant à mon père. Je l'avais détesté de tout mon être. Je sais que je n'aurais pas du, je sais qu'on aurait pu avoir cette relation si précieuse que partagent d'ordinaire un père et son fils. Je sais que, d'une certaine façon, il avait fait ce qu'il devait faire. Il avait voulu me faire rentrer dans le moule, il avait voulu faire de moi un homme dans l'espoir que je ne me ferais pas bouffer par la société. Mais le moule n'était pas à l'ampleur des rêves que j'avais autrefois partagé avec Mercy. Et j'étais resté cet adolescente volatile et fougueux pour toujours. Mon père. « Et puis merde, Bonnie. C'est pas à moi de grandir, c'est pas à moi de devenir adulte. Tu prends un air supérieur parce que tu répares le cerveau des gens, parce que tu es raisonnable. Mais, en vérité, tout ce que tu fais, c'est te mentir à toi même. Tu passes tes journées à faire comme si t'en avais quelque chose à foutre, mais ça marche pas. Pas avec moi. J'étais là quand tu parlais de vivre. De vivre vraiment. Tu voulais voir le monde, tu voulais aider les gens, même ceux qui n'avaient pas d'assurance santé, tu voulais aimer et t'émerveiller. C'était notre rêve, et tu peux pas faire comme si c'était rien. Tu peux pas faire comme si t'étais passé à autre chose. Alors, j'ai peut être l'âme d'un gamin de sept ans, mais au moins moi je tiens mes promesses. Moi j'ai le courage de vivre ce que j'ai envie de vivre, et tant pis si je dois dormir dehors. Je préfère ne pas vivre du tout que de vivre dans le mensonge. » J'attendis. Un mot, un soupir, n'importe quoi. J'attendis encore. Et comme elle ne disait rien, je pris mon courage à deux mains et tentai de regagner mon lit. Sans y parvenir. Mes jambes ne me soutenaient plus, même mon corps m'abandonnait. J'étais seul. Je l'avais toujours été.







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MessageSujet: Re: bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang.   bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang. EmptyLun 7 Juin - 19:58

YOU'VE GOT THE LOVE ♪
CHANDLER REGIONAL HOSPITAL
BOSTON (MASSACHUSETTS), USA
02 JUIN 2010 8:28


« Grandir. Et pour faire quoi ? Passer mes journées derrière un bureau pour rembourser le crédit d'une baraque minable et emmener les gosses à la mer, me mettre en quête de stupide biens matériels parce que c'est ce que qu'on fait, quand on est adulte. C'est ça grandir, Mercy ? Survivre, au lieu de vivre. » Son regard était mielleux, ses lèvres entrouvertes, prêtes à bondir sur les miennes à chaque instant. Encore faut-il que ses jambes soient en état de fonctionner, ce qui n’était pas prêt d’arriver. Je restai dos à lui, n’osant lui exposer mon visage empli de douleur. Pourquoi ce bus l’avait-il percuté ? Il aurait oublié ses clés chez lui, serait monté à l’étage, puis n’aurait pas trouvé son porte-monnaie, aurait décidé de prendre un taxi pour payer par carte bleue. Il n’aurait jamais traversé la 37° avenue. Il n’aurait jamais atterri quelques mètres plus loin sur le sol goudronneux des routes de campagne. Je lui avais tourné le dos. A jamais. C’en était fini de nos balades incessantes sur lesquelles on dansait une valse pénétrante. C’en était fini de nos querelles fraternelles, d’où l’on pleurait bras dessus bras dessous. C’en était fini de ces nuits à coucher sur le sol d’où provenait un dédale d’ordures en tout genre. C’en était fini de notre romance digne des plus grands films de Woody Allen. C’en était fini de nous. « Je croyais que tu étais plus mature. Que tu avais abandonné les legos pour construire des immeubles, que tu avais abandonné les voitures miniatures pour t’acheter la tienne. Ouais, c’est ça, grandir. Vivre à son dépend. Rien ne t’empêche de rester aussi fougueux que tu l’es. Mais j’ai besoin de stabilité. J’ai besoin de savoir où je coucherai demain soir, j’ai besoin de savoir ce que je mangerai le lendemain midi. » hurlai-je, consciente que je dépassais les limites. Il me soutenait du regard. Ses prunelles scintillaient d’un air vif mais si frêle. Il était toujours étendu sur le sol, ses bras l’adossant, de tout son poids. Et malgré mes cris, malgré ma colère rugissant au fond de mon âme, il était toujours aussi naïf. Aussi innocent. Il savait où me lancer la flèche pour me toucher. Il connaissait chacune de mes faiblesses. Il me connaissait tout court. Peut-être trop pour qu’une quelconque amitié ou une quelconque romane fonctionne. « Et puis merde, Bonnie. C'est pas à moi de grandir, c'est pas à moi de devenir adulte. Tu prends un air supérieur parce que tu répares le cerveau des gens, parce que tu es raisonnable. Mais, en vérité, tout ce que tu fais, c'est te mentir à toi même. Tu passes tes journées à faire comme si t'en avais quelque chose à foutre, mais ça marche pas. Pas avec moi. J'étais là quand tu parlais de vivre. De vivre vraiment. Tu voulais voir le monde, tu voulais aider les gens, même ceux qui n'avaient pas d'assurance santé, tu voulais aimer et t'émerveiller. C'était notre rêve, et tu peux pas faire comme si c'était rien. Tu peux pas faire comme si t'étais passé à autre chose. Alors, j'ai peut être l'âme d'un gamin de sept ans, mais au moins moi je tiens mes promesses. Moi j'ai le courage de vivre ce que j'ai envie de vivre, et tant pis si je dois dormir dehors. Je préfère ne pas vivre du tout que de vivre dans le mensonge. » Son visage n’en était pas moins modifié. Ses lèvres demeuraient violettes et froides. Il ressemblait à un enfant, qu’on aurait pu prendre dans les bras et consoler, jusqu’à ce qu’il se réjouisse de sa future journée, de ses acquisitions nouvelles. Tentant pour la énième fois de se lever, il se rabattit sur le fait qu’une infirmière viendrait sans aucun doute prendre des nouvelles tantôt. Mais pour l’instant, il n’y avait que nous. Lui et moi. En vérité, il n’y avait jamais eu de nous. Le nous supposait qu’on se résumait à une seule et unique personne. On était si différent et à la fois si semblables. Lui faisant alors face, je me contentai de secouer la tête. Avidement. N’attendant aucune réponse de sa part. Juste la réponse du silence, le seul maître des lieux. Il ne put s’empêcher de rigoler. Sans s’arrêter. Il rigolait, seul. Son sourire s’était emparé de ses lèvres, dont les commissures s’étaient relevées rapidement, créant alors la seule et unique fossette qu’il possédait. Combien de fois avais-je posé mon souffle chaud sur ses joues puériles et joviales ? Combien de fois avais-je embrassé ces fossettes délicieuses ? Je m’approchai de lui, m’agenouillai à ses côtés, n’osant même pas affronter son regard. Je savais qu’il me regardait. Il avait ce regard lourd et tant pesant que personne n’osait combattre. Parce-qu’il gagnait toujours. Et parce-qu’au fond, il avait toujours ce qu’il voulait. « Si je t’aide à te lever, ça voudra dire que je veux retourner avec toi, vaincre les lions et les singes dans la savane. » murmurai-je, scrutant son visage naïf et émouvant. Alors qu’il hochait la tête négativement, je me levai, avant qu’il ne puisse attraper un de mes genoux et qu’il puisse s’y agripper, et appuyai délicatement sur le bouton rouge d’urgence. L’appel d’un infirmier.
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MessageSujet: Re: bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang.   bonnie and clyde, chapter one ♣ la ford mustang. EmptySam 12 Juin - 23:20




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BOSTON (MASSACHUSETTS), USA
02 JUIN 2010 8:32
Bien sûr, elle allait faire comme si ce n'était rien. Comme si moi, elle, nous n'étions rien. Comme si ça n'avait jamais vraiment compté. Comme si j'étais comme tous les autres bruns mal rasés qu'elle avait bien pu rencontré en vingt huit ans. Bien sûr, elle allait mentir. Me dire qu'elle avait oublié, qu'elle était passée à autre chose. Bien sûr, elle ne m'aiderait pas me relever. Au sens littéral comme au figuré. Bien sur. Parce que, même si Mercy Fiztgerald était extraordinaire, elle avait toujours été une salope. « Si je t’aide à te lever, ça voudra dire que je veux retourner avec toi, vaincre les lions et les singes dans la savane. » Mercy appuya sur l'appel d'urgence, son doigt s'acharnant plus longuement qu'il n'aurait fallut sur le bouton rouge. Je me fis violence pour ne pas la supplier du regard. Je préférais mourir allongé là, tout de suite, maintenant, sur le sol en PVC de l'hôpital plutôt que d'implorer la pitié de Mercy. Comme elle se dirigeait vers la porte de ma chambre afin d'en débloquer le verrou, je décidai de m'agripper à sa jambe. J'avais attendu dix ans, et l'idée qu'elle puisse m'échapper à nouveau était plus insoutenable encore que les quatre opérations que j'avais du subir en huit jours. « Je ne te laisserais pas fuir. Pas cette fois-ci. » Mercy remua sa jambe de toutes ses forces, essayant tant bien que mal de se dégager de mon étreinte. « Lâche moi ! » Elle me fusilla de son regard David Bowie, ce qui ne fit qu'amplifier mon ardeur. Alors, et comme elle commençait à faiblir, je tirais d'un coup sec, la faisant tomber au sol. Mercy se retrouva à plat ventre, à côté de moi. Je rampai jusqu'à elle, si près que je pouvais sentir son souffle chaud contre mon front. « On y est, Mercy. Tu es à ma hauteur, plus personne n'a de pouvoir sur qui que ce soit. Je ne suis pas blessé, tu n'es pas chirurgien. Je suis juste un mec qui est tombé amoureux d'une fille au lycée, mais qui n'a jamais eu assez de couilles pour le lui dire. Un mec qui a vécu ce qu'il avait vivre, qui a vu ce qu'il avait à voir et qui a aimé ce qu'il avait à aimer. Reste à savoir si tu es prête à regarder les choses en face et à admettre que tu as passé dix ans de ta vie à vivre une vie qui n'était pas la tienne. » Je plongeai mes yeux dans les siens, à bout de souffle. J'avais eu dix ans pour imaginer à quoi ressembleraient nos retrouvailles, mais je n'avais pensé que cela se passerait comme ça. Je n'avais jamais pensé que Mercy pouvait être passé à autre chose, et l'idée qu'elle ne m'avait peut être tout simplement jamais aimé comme je l'avais fait ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Pas même une seconde. Toutes ces années, j'avais remué le passé dans mon esprit, ne gardant en mémoire que les bons souvenirs, que les gestes suggestifs qui auraient pu être considérés comme les signes d'une attirance mutuelle et partagée. Et ce n'était que maintenant que je me retrouvais face à elle que je réalisais que ma vision de l'histoire était peut être tout à fait erronée. J'avais consacré un peu plus de vingt-huit ans à la quette du bonheur éternel, répondant sans cesse à mes envies sans songer aux conséquences. Je me foutais des remords, fuyais les regrets. Pourtant mon accident, Mercy, Boston et ma situation en général semblaient prendre un malin plaisir à me rappeler que j'avais laisser passer une occasion en or de trouver le bonheur, et de l'enfermer pour toujours. J'avais été trop fier pour avouer à Mercy à quel point elle comptait. J'avais mimé l'indifférence et l'amusement, sans jamais ne serait ce qu'essayer de lui faire comprendre que c'était plus que ça. J'avais pris Bonnie et Clyde, notre histoire, notre vie, comme un jeu. Et j'avais perdu la partie. « Bonnie, regarde moi. » Les infirmières tapaient contre la porte, je les entendais hurler. Dans quelques minutes, elles seraient là. dans quelques minutes, Mercy m'échapperait pour toujours. Je pris sa main dans la mienne, et la serrai aussi fort que ma condition me le permettait. « Regarde moi. » Ses yeux continuèrent de fixer le sol bleu ciel, refusant catégoriquement de répondre à mon appel. « Regarde moi. » Un mot, un murmure. Un signe. « Regarde moi. Parle moi. Insulte moi, peu importe. Fais quelque chose. N'importe quoi. Mais prouve moi que j'ai encore une raison valable d'exister. » Si Mercy se levait, si elle m'abandonnait aux bras et aux soins des infirmiers du Chandler Regional Hospital, cela voudrait dire qu'elle avait oublié. cela voudrait dire que c'était finit. Mais avait-ce seulement jamais commencé ?







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