Sujet: ♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED) Mar 1 Juin - 20:17
« La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera. »
Pis il y a ces soirs, ces soirs où le simple fait de fermer les yeux fait revenir l’incandescence des souvenirs brisés. Par le froid invoqué p’têtre bien, ou alors tout autour la lumière qui s’éteint p’têtre bien aussi. Mais il y a des soirs qui n’en terminent plus de crever alors que toi, t’en termines plus de chialer. L’hôpital se calmait pour quelques instants, en attendant que le monde de la nuit se réveille et apporte ses nouveaux déboires. Mais pour l’instant, certains se reposaient. Ce n’était pas le cas de Louis, Louis dormait parfois, quand elle y pensait, mais Louis ne se ‘reposait’ jamais, ça, non.
Pour l’instant elle tentait de ne pas éclater de rire, et cela c’était dur. C’était plus fort qu’elle, un sourire cynique se dessina sur ses lèvres. Ce patient allait l’achever.
« Vous comprenez, donc, mademoiselle ma douleur. », putain sur qu’elle comprenait ! On avait annoncé à ce bougre qu’il avait un cancer, il y a trois mois, il venait de claquer toutes ses économies. S’apercevant qu’il ne mourrait toujours pas et qu’il était toujours en pleine forme, il avait rappelé son médecin qui répondait aux abonnés absents. Louis avait regardé la radio pour y découvrir non pas un cancer du foie, mais juste un foie. Le patient l’avait pris pour son fameux lymphome.
« Alors ? », alors trou du cul tu t’es bien fait avoir. Alors trou du cul je me retiens de rigoler parce que la dernière fois que je l’ai fait j’ai failli en mourir, d’une balle dans la tête, oui trou du cul, il y a des tarés dans le coin, fais gaffe. Alors trou du cul j’aimerais bien débaucher, il est dix heures, donc fous le camp. Alors trou du cul j’ai faim. « Alors trou du cul, vous n’avez pas de cancer, maintenant foutez le camp, j’ai la dalle. », ouais c’était pas tout à fait sorti tout seul, elle avait contribué un peu à la mine outrée-choquée-coléreuse-déprimée de son ex-futur patient. Il claqua la porte et elle ajouta en hurlant pour qu’il l’entende :
« Ben allez y, pétez là tant que vous y êtes, vous la repayerez. Ah pardon ! Vous n’avez plus d’argent, vous avez tous claqué ! », et voilà que ça finissait bien.
Un patient de moins, qui n’en était pas vraiment un, une soirée qui s’annonçait paisible, une Louis qui avait fait son travail et une Louis qui pouvait se permettre de bailler et de s’étendre sur son fauteuil. Si c’était pas du bonheur ça. Soudain son téléphone sonna, et c’est sûrement à cet instant là qu’elle se dit « Je ne dois pas répondre. » Comme mû par un instinct typiquement Houssien, ou Loussien (au choix, barrez la mention inutile) mais elle répondit, comme mû par une connerie. (Celle là on se demandait d’où elle venait par contre)
« Quoi ? », ou allô, si vous préférez, Louis, imperturbable attendit qu’on réponde à l’autre bout du combiné. « Bonjour. Je m’adresse bien à Louis O’Doherty ? » « Non ici c’est il Papa de la Cappella Sistine qui vous parle, je peux prendre un message pour Dieu ? », non mais Louis voyons ! Voilà ce que aurait répondu sa mère si elle l’avait vu. Toutes les secondes elle aurait levé les yeux au ciel, toutes les secondes elle aurait pris son air outré, toutes les secondes elle se serait mordu les lèvres pour étouffer une remarque. Si elle avait été encore consciente de ce qui l’entourait.
« C’est une blague ? », fit la voix. Mais c’est qu’elle demandait vérification ! Elle avait l’impression d’avoir déjà entendu cette voix quelque part, cette voix embrumée, un peu à l’ouest, à côté de la plaque, dans les nuages, cette voix un peu perdue. Ah oui, merde, c’était elle sa mère. « MAAMAN ! Comment vous portez vous espèce de sale déchet pourri ? », ah oui, là elle était allée loin.
« Je ne te permets pas, Louis. » « Dit la meuf qui m’a donné un nom de mec. Je sais que je suis moche, mais faut pas pousser. » « Louis…c’est important ce que j’ai à te dire. » « Tu vas mourir ? », fit l'Oncologue avec une fausse excitation dans la voix. « Peut être. » « Tu vas clamser oui ou merde ? C’est pas bien compliqué comme question. » « Oui, je vais sûrement mourir si tu ne fais rien. » « Eh non mais tu m’as pris Jesus ou quoi ? Je suis déjà assez gentille de t’envoyer une dinde pour Noël et un collier en pâtes pour la fête des mères, tu vas pas pousser quand même. » « C’est pas de la dinde c’est du poulet que tu m’envoies, et ce n’est qu’une seule aile et tes pâtes sont déjà cuites. » « Ben ça se mange. » « Louis j’ai un cancer. » « Eh ben trouve un bon oncologue ! », et sur cette dernière phrase qui tremblait légèrement, légèrement parce qu’elle commençait à être en colère elle lui raccrocha au nez. Non sérieusement, cette vieille venait de lui foutre la soirée en l’air. Le silence se fait, ça la tuait parfois le silence. La vérité, elle était rodée, c’était même plus drôle à la fin. Enfin, si parfois c’était à mourir de rire.
Elle jeta un coup d’œil à la baie vitrée qui ouvrait la ville comme une invitation. Eh ben ce soir ça sera pas possible ma poule. Un toquement se fit entendre et elle décida qu’elle s’en fichait, il se fit tout de même plus insistant ce à quoi elle répondit en gueulant presque : « C’est occupé, on tourne un film de cul ici ! », au vu que la porte s’ouvrait, elle s’aperçut qu’elle s’était trompée de technique, dos à celui qui allait ouvrir, elle soupira. Le cul, bien sûr que ça intéressait les gens. Elle en prendrait note.
Sujet: Re: ♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED) Mar 1 Juin - 22:05
« On devrait toujours être légèrement improbable. » OSCAR WILDE • Aphorismes
Seule la lueur de sa lampe de bureau brillait encore à cette heure, et son écran d'ordinateur. Sur ce dernier il visualisait le planning de la journée qui commençerait dans quelques heures à peine. Il était tard, mais après tout, si ce n'est Sigmund qui devait déjà dormi lové dans son canapé sur un de ses énormes coussins, personne ne l'attendait. Et cette situation là lui convenait parfaitement. Pas d'engagements, pas besoin d'excuses, pas besoin de permission. Sa vie de célibataire il y tenait, et son loft était une garçonnière digne de ce nom. Au grand désespoir de sa mère. L'anniversaire de cette dernière approchait d'ailleurs et il savait pertinement qu'il aurait le droit au même sempiternel discours, aux remarques de son père et aux piques de sa soeur. Un repas chez les Osborne en somme. Il parachevait de remplir un bon de commande pour un bijou pour sa mère quand il jugea qu'il était l'heure pour lui de quitter son bureau. Pas forcément de rentrer, aller boire un verre dans un bar lui paraissait une bonne idée, et il en avait besoin à vrai dire. Une de ses patientes, atteinte d'un cancer des ovaires était venue en consultation cet après-midi. Il l'appréciait beaucoup. Mona. Mona Stanfield, jeune maman de 28 ans qui ne verrait sans doute jamais son fils Elliot grandir car elle se savait condamnée. Et c'était son job, qu'il trouvait dans ces moments particulièrement ingrat, de lui faire accepter sa mort prochaine, de façon sereine. En quittant son bureau, elle l'avait remercié. Ironique non? Elle lui avait dit merci parce que grâce à lui elle pouvait partir l'esprit tranquille. Un bon verre de bourbon achéverait de le plonger dans une douceur ouatée le temps qu'un taxi le ramène chez lui et qu'il s'enfonçe dans son lit, épuisé par une semaine plutôt rude. Mais avant de mettre un pied hors de l'hôpital, il avait encore un détour à faire. La lueur de la lampe s'éteignit dans un peu son à peine audible et le voyant de son écran d'ordinateur passait du bleu à l'orange, signe que ce dernier était à présent éteint. Lucius pressa le bouton sur l'écran et attrapa son portable sur le coin de son bureau. Il le glissa dans la poche de son pantalon et attrapa sa veste accrochée au porte-manteau près de l'entrée. En franchissant le seuil, il jeta un dernier coup d'oeil derrière lui, s'assurant de ne rien avoir oublié, et il se dirigea vers l'escalier pour descendre au niveau inférieur. Il connaissait le chemin presque par coeur depuis le temps, et aussi le type d'accueil auquel il s'exposait si elle se trouvait encore là à une heure aussi tardive. Mais qu'importe. De ce côté là, lui même se trouverait sûrement un penchant masochiste mais la personnalité de la jeune oncologue à elle seule suffisait à éteindre les derniers doutes qu'il avait sur le bien fondé de l'idée qui lui trottait dans l'esprit. En arrivant à l'étage en-dessous du sien, il avait pu constater qu'il n'y avait plus vraiment âme qui vive en dehors des éventuelles infirmières de garde. Il avançait vers son bureau, sachant pertinement qu'en fait elle serait là. Elle l'était toujours, elle aussi n'était pas réellement du genre à dormir énormément et surtout à avoir une vie sociale hyperdéveloppée vu la réputation qui la précédait. Mais c'est cette même réputation qui le poussait ce soir à pousser sa porte.
Comme il s'y attendait, l'accueil fut rude et tranchant. A l'image de celle qui venait de prononçer ces mots. Il avait frappé une première fois et savait bien qu'elle ne daignerait pas bouger aussi réitéra-t-il ses efforts avant d'au final carrément ignorer son ignorance et il entra dans la cage aux lions. L'image n'était pas éxagéré vu qui il avait face à lui. Mais il avait déjà vu pire, la douleur et la peur de certains de ses patients les forcaient à être bien plus crus et mauvais qu'elle ne pouvait l'être même dans un mauvais jour. Beaucoup pensaient d'ailleurs que Louis était dans un mauvais jour tous les jours. Mais lui savait que c'était simplement une facade, une carapace presque indestructible qu'elle s'était forgée à la suite d'un profond traumatisme émotionnel mais aussi à une nécessité pour elle de prouver à tous que malgré son jeune âge, elle méritait sa place ici, et aussi, à un refus du conformisme ambiant, de la bienséance qui voulait qu'on traîte les gens malades avec plus de respect que les autres. Un sacré petit bout de femme que Louis O'Doherty. Un ouragan à elle seule, incontrôlable, imprévisible et destructrice. Un sujet d'études pour nombre de ses confrères et pourtant un cas pas si spécial que ça quand on y regardait bien. Car on a tous au fond de nous, refoulé ou non, quelque chose qui nous a blessé, qui a affecté le cours de notre vie à jamais, qui a fait de nous ce que nous sommes. C'est aussi parce que derrière cette indifférence provocatrice se cache une fragilité touchante qu'il se sentait étrangement fasciné par elle. Sans se l'avouer bien sûr. Mélanger boulot et vie privée, très mauvais mélange, il le savait, mais c'était plus fort que lui. Comme le papillon de nuit viendra toujours se brûler les ailes à la chaleur d'une flamme ou la lumière d'une lampe. C'est paradoxal mais naturel.
« Si vous décrochez la palme pour le meilleur scénario vous me réserverez une place j'espère. »
Il attend qu'elle se retourne. Il sait qu'elle finira tôt ou tard par le faire, et il n'ai pas pressé. Il reste donc là, debout, les brais croisés à observer ce qui dépasse du fauteuil dans lequel elle se trouve. Il sait que probablement il devra essuyer une rafale de répliques acerbes avant de pouvoir ne serait-ce qu'amener sa demande mais soit, ce n'était pas comme s'il ne savait pas ce qui l'attendait.
« Quoique vue votre vocabulaire, le meilleur dialogue est plus à votre portée. Mais quoi qu'il en soit, je roule pour vous. »
Elle avait peut-être le monopole de la grossierté et du sarcasme mais il ne se laisserait pas démonter si facilement, parce que dans le fond ces petits échanges verbaux lui plaisaient. Une sorte de préliminaires d'un nouveau genre entre eux. Mais en étaient-ils seulement conscients? Ah les méandres de l'esprit, la façon qu'il a parfois de se voiler la face, une des raisons pour lesquelles Lucius était devenu psychiatre. Mais ce n'est pas parce qu'il connaissait le fonctionnement de l'esprit humain qu'il pouvait être parfaitement maître du sien. Ironie quand tu nous tiens.
V. Louis O'Doherty ICEBERG ♠ My heart feels dead inside, it's cold and hard and petrified.
Sujet: Re: ♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED) Mer 2 Juin - 20:04
Évidemment que c’était lui. Elle n’eut pas besoin de se retourner pour savoir que c’était lui, sa démarche, et puis après son timbre de voix. Elle l’aurait reconnu entre milles. Parce que peut être qu’elle s’en foutait de tout, de son réveil qu’elle changeait tous les mois parce qu’elle finissait par le péter. Peut être qu’elle s’en foutait de ses patients, qu’elle ne les voit pas comme des humains mais comme des cas, des cas qu’elle soignait très bien parce qu’on soigne toujours quelque chose qui nous intéresse. Alors que quand Louis aimait, elle négligeait, quand Louis aimait, tout parait en couilles. Et quand tout partait en couilles, Louis détestait cela.
Elle n’était tombé amoureuse qu’une fois, une fille, comme ça, une brune aux cheveux blonds, des courbes en veux tu en voilà, des yeux de biche effarouchée et une bouche mal dessiné, un peu fébrile parfois. Quand elle pleurait, et elle pleurait souvent, c’est ça qui avait vite agacé Louis, elle était pas psychiatre, fallait pas pousser. Pis après c’était le néant, des trucs de temps en temps, parce qu’au fond on est des animaux. Alors de temps en temps elle obéissait à cette règle, mais c’était plutôt rare il faut dire, elle n’était pas de ceux qui prennent partie de cette manière. Non, pas elle.
Sur son siège, elle se sentait un peu comme le directeur qui fout la pression au petit nouveau, les bras sur les bras du siège. Les jambes croisées. Mais il manquait l’éclat dans les yeux, et la tête qui dépasse du siège, qui fout un peu plus la pression. Mais Lucius n’était pas du genre à se laisser intimider. Au contraire il fonçait parfois sans regarder. Elle aimait cela, le faire foncer dans des murs aussi durs que les abdos de Mohamed Ali. Alors elle éclatait de rire, d’un rire franche, un peu sadique, certes, mais fallait pas rêver non plus. Elle riait pas aux blagues de cul, pas aux blagues sérieuses. Rien que du cynisme, de la douleur et de l’humour noir. On est comme on est comme disait l’autre, hein. Mais pour l’instant elle avait le dos tourné, elle ne réfléchissait pas, elle se demandait plutôt quel ton utiliser face à la réplique qui lui mordait les lèvres, qui voulait jaillir de sa bouche à l’instar du vomi quand on a avalé quelque chose qui passe pas.
« Quoique vue votre vocabulaire, le meilleur dialogue est plus à votre portée. Mais quoi qu'il en soit, je roule pour vous. » , Non. Vraiment non, ce soir ce n’était plus le moment, ça l’aurait été il y a quelques minutes, mais pas maintenant, maintenant c’était trop tard, maintenant elle voulait plus. Maintenant sa voix lui apparaissait comme aiguisée et elle n’en voulait pas, elle ne voulait pas de ses yeux qui la regardaient fixement comme si elle possédait une mention ‘PATIENT A VENIR’ sur la tronche.
A bien y réfléchir, les autres ils avaient jamais compris Louis, ils s’étaient tous mis des œillères sur la tronche, ils l’avaient tous appelé Dr House et ils avaient tourné le dos. Parce qu’elle était pas comme eux. Parce qu’elle, elle avait pas fermé les yeux. Et maintenant qu’est ce qu’on faisait hein ? Elle tournait le dos au seul homme qui la supporterait encore pour un petit temps, mais il finirait pas baisser les bras lui aussi, las et fatigué de ce combat. Il finirait par partir sans un bruit et se dire que finalement, elle valait pas tant la peine que ça. Il pensait la connaître, il avait tord, et c’est peut être ça qui le tuerait. Louis ne se connaissait pas elle-même, parce que parfois, il arrivait qu’elle fasse tellement souffrir les gens qu’elle se demandait si elle en dormirait cette nuit.
Elle en dormait toujours. C’était peut être ça le pire.
Mais Louis avait choisi, elle aurait pu être une artiste vous savez monsieur. Elle aurait pu être tout ce qu’elle voulait, même médecin sans frontières. Ca lui aurait bien plus ça, regarder la misère et l’horreur du monde tous les jours, peut être qu’elle aurait eu des nuits blanches les premières fois. Ca aurait été intéressant. Elle ne se retourna pas, mais le venin sortit de sa bouche.
« Allez-y trou du cul. Allez sauter une fausse blonde à l’arrière d’une bagnole, allez vous bourrer votre bonne gueule d’apôtre et allez dormir sur vos deux oreilles, en vous disant que quand même, c’est triste tous ces pauvres gens qu’ont plus la foi. Cassez vous chez votre famille les bourges et les biens bouffus. Et revenez quand vous serez plein de toute la connerie du monde. Nourri par perf’ à toute la bienfaisance qui nous entoure. Avec les petits chants d’oiseaux en gâteau bonus. » non, là c’était pas le moment. Et elle ne réalisa que quand elle ouvrit la bouche. Peut être que la lame au creux des reins qu’elle ressentait c’était ça la douleur quand on faisait souffrir quelqu’un qu’on aimait. Mais elle ne l’aimait pas, hein ? Quand je vous disais qu’elle se connaissait pas.
Sujet: Re: ♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED) Mer 2 Juin - 22:47
Ce n'était pas comme s'il s'était attendu à un accueil à bras ouverts ou à des rapports amicaux puisqu'ils n'étaient en rien de ce qui pouvait même ressembler à des amis. Mais il savait aussi qu'elle n'en avait pas vraiment, destructrice comme elle était la plupart du commun des mortels ne supportait que rarement de se faire insulter et rabrouer sans cesse. L'amitié a beau être un sentiment puissant, qui peut parfois déplacer des montagnes, mais il résiste rarement à de telles attaques. Surtout perpétrée avec une telle véhémence. Le problème aussi avec elle, c'est qu'elle savait où frapper avec les autres, comment les rabaisser plus bas que terre avec une telle facilité que c'en était encore plus blessant et déroutant. Tant de ressenti dans une personne si jeune. Et il savait aussi que précisement parce qu'il était l'un des seuls à venir s'aventurer ici en connaissance de cause, elle redoublait de zèle pour le faire déguerpir plus vite. Manque de bol pour elle, il ne comptait pas partir sans avoir au moins, hypothétiquement, touché au coeur cet iceberg.
L'amour. Lucius était familier du concept, il l'avait expérimenté dans le passé. Mais la fatale échéance de l'engagement l'avait toujours fait faire l'impasse sur des relations qu'on pouvait considérer comme pourtant relativement stable. La plus longue, 13 mois. Cathy, une jeune femme bien sous tout rapport, qu'il aimait beaucoup c'est vrai, avec qui il avait beaucoup en commun mais qui voulait maison et enfants dans la foulée. Ils avaient donc rompus et depuis il restait un célibataire endurci. Ce qui restait incompréhensible pour pas mal de ses proches, puisqu'il était tout sauf laid et jouissait d'une bonne situation. Il ne voulait tout simplement pas perdre la liberté qu'il avait obtenu en prenant les rennes de sa vie en main, on se faisant lui même, précisement sans l'argent et les relations de ses parents comme le sous-entendait les propos de la jeune oncologue lorsque celle-ci daigna lui répondre, toujours sans tourner le fauteuil dans lequelle elle se trouvait.
« Gueule d'apôtre? Venant de vous je pourrais presque prendre ça comme un compliment. »
Il n'était pas né avec une cuiller en argent dans la bouche. C'est vrai, il n'était pas issu d'une classe modeste, de travailleurs acharnés qui devaient cumuler deux voir trois emplois pour joindre les deux bouts. Mais les choix de vie de ses parents n'étaient pas les siens, il n'était d'ailleurs pas resté longtemps le fils chéri de son papa puisqu'il ne partageait pas ses points de vue. Son meilleur ami jusqu'à la fac était un garçon ayant quatres frères et soeur, dont les parents étaient pauvres mais heureux. Il l'avait envié de ce côté là. Il n'avait pas eu à se plaindre de sa vie, son père le frappait parfois, dans un excès de colère mais pas de quoi se dire enfant battu et mal aimé. Non son père le voyait comme son futur héritier, l'assurance de rendre son nom éternel. Manque de bol, Lucius le fils prodige avait voulu devenir médecin. Et plutôt que de perdre son fils, son père avait préféré perdre son rêve de voir un jour le nom de son fils remplacer le sien sur la porte de son superbe bureau à Chicago.
« Quand à la blonde, je préfère les brunes qui ont le don de dire des insanités à tout bout de champ. »
Il ne prétendait pas la connaître, même si à priori c'était pour ça qu'on le payait. Parvenir à connaître les autres par ce que lui révélait ses dires ou ses pensées. Il ne pouvait pas connaître totalement ses patients, car précisement l'esprit humain était un organe complexe au-delà encore des capacités même de l'Homme à le comprendre. C'était d'ailleurs toujours aussi fascinant de voir son pouvoir, la force de persuasion de l'esprit qui pouvait vous rendre malade physiquement. C'est toujours ça qui avait fasciné Lucius et pour celà qu'au lieu de manipuler le bistouri, il manipulait la psychée. Et bien qu'il avait déjà à peu près circonspect celle de Louis, de nombreuses questions restaient en suspens, questions auxquelles sa curiosité naturelle ne céderait pas tant qu'il n'aurait pas obtenu des réponses. Quitte à s'y brûler les ailes. Il ne la prenait pas en pitié, il ne serait pas là le cas contraire à lui faire comprendre qu'il avait une certaine attirance pour elle. Il était peut-être maso mais pas condescendant. S'il voulait s'envoyer en l'air, un tour dans un bar, un sourire ravageur et il aurait eu ce qu'il voulait. Il avait cet avantage là sur la plupart des autres hommes présents pour le même but, un physique de play-boy. Mais ca n'avait jamais été sa tasse de thé. Alors elle pourrait bien continuer à l'insulter tant qu'elle voudrait, il lui faudrait trouver mieux si elle espérait le faire fuir. Sans y être invité, parce qu'il savait qu'il ne le serait de toute façon pas, il prit place sur l'une des deux chaises disposées devant le bureau de la jeune femme et se contenta de croiser les bras. Elle n'avait pas le monopole de la guerre des nerfs. Et elle le savait. Avec lui, elle avait déjà eu un bon aperçu de ce à quoi elle pouvait s'attendre. Après quelques minutes passées dans un silence religieux, il se décida à parler.
« Le trou du cul été venu vous proposer un verre, pour vous sauter après celà va de soi, mais je crois que je vais me raviser et aller trouver cette fameuse fausse blonde, elle au moins appréciera peut-être un bon whisky de 15 ans d'âge. »
Il jeta un dernier regard vers le dos du fauteuil qui restait désespérement tourné vers la baie vitrée et quitta donc sa chaise, prenant direction de la porte quand il entendit, de façon à peine audible, les roulements du fauteuil tournés dans leurs gonds. A elle de voir s'il franchirait ou non la porte en ayant effecitvement tout intérêt à aller trouver cette blonde ou non. En tout cas qu'elle accepte de rendre les armes ou non, lui s'offrirait une bonne nuit de sommeil, bercé par les remous de whisky pur malt se diluant dans son sang. Comme quoi être médecin ça ne vous empêchait pas de vous boussiller à petite dose juste pour le plaisir du goût.
V. Louis O'Doherty ICEBERG ♠ My heart feels dead inside, it's cold and hard and petrified.
Sujet: Re: ♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED) Ven 4 Juin - 19:53
Il y avait toujours exactement un moment dans sa vie où on veut tout foutre en l’air. De ces moments où tout vous parait dérisoire, que ranger le bureau qu’on a fait éclaté en milles morceaux n’est rien face à la rage, au désespoir, au feu qui vous habite. C’était dans ces moments là que se jeter d’une fenêtre n’est rien, rien à côté de ce qu’on peut vouloir devenir. Un monstre ou un animal ? Voilà la question qui prime lorsque éclate la colère au sens propre, dans son plus simple appareil. Louis était à deux doigts de tout foutre en l’air, à défaut de s’être trop foutue en l’air avec cette conne qu’on appelle cigarette et pis cette autre conne de fausse blonde. La vie c’est que des cons, des cons qui vous montrent que le monde c’est pas the world of teletubbies, et que le soleil n’est pas un bébé qui gazouille, et vous, avec vos potes qui ont une télé dans le bide. Que c’était pas non plus Dora l’exploratrice qui avait pas de GPS mais une carte qui parle, un singe débile et un ennemi juré, Chipeur le renard.
Ici, le plus grand ennemi c’était la solitude, le plus grand ennemi c’était le miroir, c’était son reflet ou son brillant cerveau. Ici ce qui finissait par nous bouffer c’était les morts sur lesquels on marche. Qu’on piétine en fermant les yeux, ici ce qui tue tout le monde au fond, quand la nuit tombe et qu’on rentre seul, dans l’opprobre et la peur, c’est de se dire qu’on décide de qui doit vivre ou mourir. Ca en avait achevé plus d’un, pas elle. Louis, elle, elle s’en foutait, elle s’en foutait de tout, et encore plus de ses patients. Il n’y avait que lui, qui comme le centre de sa planète était là, constamment. Elle en était dévorée comme dévorée par le feu, tournant en rond, jouant à un jeu qui lui avait plus, autrefois. Mais il en aurait marre, il en aurait assez de tant d’incertitude. Si elle avait pu prier un jour, elle l’aurait fait, mais voilà, la foi avait disparu comme tout le reste. Et elle était seule à présent, seule avec sa connerie et sa méchanceté. « Voilà comment tu finiras ma pauvre fille. »
Les répliques de Lucius se voulaient légères, mais rien ne pouvait alléger la lourdeur de l’atmosphère ambiante. Alors sans bruit, toujours tournée, toujours invisible, son corps de secoua de spasmes évoquant des sanglots. Cela ne produit aucun bruit, mais elle reconnut quelque chose sur son visage, comme des larmes chaudes. Putain, pas maintenant, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu chiales espèce d’idiote hein ?! Ce mec il pourrait être ton père et toi tu pourrais crever pour lui, d’ailleurs c’est déjà en train de se passer. Mais évidemment ce con il en rajouta une couche.
« Le trou du cul été venu vous proposer un verre, pour vous sauter après cela va de soi, mais je crois que je vais me raviser et aller trouver cette fameuse fausse blonde, elle au moins appréciera peut-être un bon whisky de 15 ans d'âge. », comme si les blondes savaient reconnaître un bon whisky ! Tant que ça les saoule et les déshabille, elle en ont rien à péter. C’est connu. Elle aurait voulu crier, crier que non même si il se contentait de la sauter, elle s’en accommoderait. Mais pas la blonde de l’étage. Tout mais pas ça. Nerveusement, elle éclate de rire, le cœur n’y était pas, mais c’était comme ça, mêler le sourire à la température des larmes qui finissent par refroidir, tout comme le cœur de Louis, qui en ce moment n’était plus un muscle creux mais un machin en lambeaux. Ah si elle avait comme les autres, si elle avait « normale », si et si…
Si elle avait était quelqu’un.
Vous est t-il déjà arrivé de regretter un de vos actes ? Louis n’avait pas de regrets, elle avait des remords. Et elle savait très bien qu’en faisant ce qu’elle allait faire, elle allait en avoir. Ses yeux étaient d’un rouge bordeaux, peut être qu’un vaisseau avait pété, ce n’était plus le noisette habituel dans ses prunelles, c’était un noir inconcevable, improbable. Elle se leva brutalement et balança tout ce qui se trouvait sur son bureau, son ordinateur portable, heureusement avait été rangé. Mais le combiné, les dossiers des patients, des radios diverses et variées, des bouquins, tout vola en éclat, tout se cassa la gueule et atterrit dans un fracas au sol et aurait fait encore plus de boucan si cela n’avait pas été de la moquette. Alors que Lucius levait un sourcil, ne sachant pas quoi dire alors que quelques secondes sa voix indiquait clairement qu’il souriait, elle lui déplaça le siège de façon à l’avoir juste en face d’elle. Sa voix n’était pas haute et forte, elle était basse et menaçante, tout en elle faisait frémir, comme si on avait jeté une cynique Louis pour mettre sur un tapis de soie une bête humaine. Zola se retournerait dans sa tombe. Elle était presque tel un mort qui aurait fait le même rôle si elle avait jeté sur une table d'autopsie. Le temps semblait la ravageait, aucune maladie ne ressemblait à celle là.
« Vous allez foutre le camp. Vous allez vous barrer de ce bureau et vous allez sauter cette fausse blonde avec ses faux seins, ses faux tatouages et ses faux percings et mêmes ses fausses fesses. Et quand vous vous serez bien éclaté, que votre whisky aura été gâché dans un ventre liposuccionné une fois par mois, vous reviendrez me voir et vous me direz droit dans les yeux sans sourciller une seule seconde : Louis je ne vous aime pas comme vous m’aimez, comme une tarée en manque de drogue, comme une folle échappée de l’asile. Je vous hais à présent. Et vous partirez sans vous retournez. Et nous serons des étrangers. L’un et l’autre. »
Elle avait bien articulé sa dernière phrase. Vide de sens, les larmes coulaient encore mais elle ne semblait plus s’en apercevoir. Ni du bordel environnant, ni de sa voix qui avait tremblé, ni de ses sanglots silencieux.
Cela faisait 12 ans qu’elle n’avait pas versé une larme.
Sujet: Re: ♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED) Ven 4 Juin - 22:23
Abandonner, tout laisser tomber, ne plus se battre, admettre qu'on est pas infaillible, qu'on est faibles, qu'on en a assez de lutter dans ce jeu où bien des fois les dés sont pipés, qu'on se demande à quoi bon continuer, qu'on ne sait plus pourquoi on se lève le matin. Des centaines de personnes dans le monde avaient, ont et penseront encore sûrement tout ça à un moment dans leur vie. Parce que tout se ligue contre eux, parce qu'ils perdent un proche, parce qu'ils deviennent un monstre à cause de x raisons. Mais chacun, tous autant que nous sommes, la Création, nous avons cette part d'ombre contenue en nous. C'est un fait. Nous sommes tous des Shiva, des déstructeurs de monde, seulement parce que personne n'est plus évolué que nous, les Hommes, ça passe. C'est si facile parfois de se voiler la face quand ça nous arrange. De ne pas voir la poutre dans son oeil quand on voit la brindille dans celui du voisin. L'Histoire est truffée d'exemples illustrant cette théorie. Mais comme toujours, des erreurs du passé on ne tire jamais les leçons qu'il faudrait. Des patients qui voulaient en finir, tout balancer et qui pensaient que tout détruire autour d'eux étaient un bon plan, il en avait déjà eu plusieurs. Lui-même avait eu un soir un accès de colère, où il avait balancé son verre contre le mur de rage contre son père. Et Lucius vous dirait même que celui qui ne ressent pas ces choses là n'est pas humain. Car on atteint tous à un moment ou à un autre ce seuil, ce point de non-retour où l'on est condamné à laisser s'exprimer tout ce qu'on a retenu. Le raz-de-marée n'en est que plus dévastateur mais dans la société actuelle, ça passe. On pardonne parce qu'on vit une existence intense, stressante et j'en passe. On ne voit donc souvent pas le signal d'alarme que représente ces moments là, la détresse qui se dissimule derrière le masque de la rage associée à la folie. La folie d'un moment, quand l'animal reprend ses droits sur l'être dôté d'une conscience. Hobbes en son temps l'avait bien dit, l'Homme est un loup pour l'Homme. Nous sommes et nous resterons toujours les architectes de notre propre décadence. Et pourquoi? Parce qu'en évoluant depuis un organisme monocéllulaire, la soif de dominer qui est fichée dans notre ADN nous dicte cette conduite.
La solitude. Un paradoxe formidable de l'humanité. Plus de six milliards de personnes sur terre, chiffre en croissance constante et pourtant quoi qu'on fasse, où que l'on regarde, on est toujours seul. On peut tromper la solitude, et parfois même parvenir à l'effacer en surface. Mais jamais, non jamais on ne peut s'en défaire. On peut trouver, avec de la chance, quelqu'un qui fera un bout de chemin en votre compagnie, parfois même le temps d'une vie. Mais dans le fond, on repart seul. C'était en tout cas une des façons de voir. Lucius lui trouvait cette option là un peu sombre mais pas dénuée de vérité. Il avait déjà vu des cas touchants, où l'un des membres d'un couple décédait et l'autre trop accablé par le chagrin le suivait de près. Ceux là oui avaient touchés du doigt et fait tomber ce voile de solitude qui se dresse autour de nous. Et il se doutait qu'avec un comportement comme le sien, Louis devait être seule. Mais bizarrement pas par choix. Non, tout celà avait une explication, il était prêt à mettre sa main à couper pour ça. Cette fille avait un jour eut quelque chose de brisé, et que personne hélas, ne s'est montré présent pour elle, pour ramasser la myriade de petits morceaux laisser derrière elle. Et malgré son je-m'en-foutisme apparent, elle aussi atteint visiblement le point de non-retour ce soir. Aux premiers sons des objets volants et se fracassant sur le sol, il resta statique. Du moins pour le moment. Se retournant pour voir le cataclysme de ses propres yeux, il haussa en effet un sourcil. Il ne pensait pas être la goutte d'eau qui allait faire s'abattre le déluge sur lui, et sur le bureau de la jeune oncologue. Mais il savait aussi qu'il fallait qu'il la laisse faire, qu'elle évacue ce trop plein qui bouillonnait en elle à l'instant présent. Un punching-ball. Oui, il se faisait l'impression d'en devenir un, même s'il ne recevait aucun coup, physiquement parlant, il savait qu'il devait être la cible, l'exutoire de la colère de Louis. L'atmosphère était déjà lourde auparavant mais à présent elle s'était plombée, et sans doute pour de bon, en tout cas pour cette fois.
Et le venin sortit. Il s'y été préparé, à ce qu'elle explose et réponde comme toujours avec son propre langage, mais sans doute que sous l'"euphorie" du moment, elle lui en avait trop dit. Tout était sortit, le barage débordait, les éléments se déchaînaient sans qu'elle ne les contrôlent plus. Et lui ne pouvait qu'en être heureux, car enfin il avait un petit aperçu de sa vraie personnalité. Pas celle cachée, depuis si longtemps avec brio, derrière une carapace que rien ou presque n'atteind plus. C'était beau, beau et effroyable à la fois. Cette terrifiante magnificance de la douleur. Et il ne l'avait sand doute jamais autant désirer que maintenant. Partir ou rester? Deux options, deux choix louables car chacun se défendait. S'il partait, personne dans le fond ne le lui reprocherait, qui honnêtement resterait dans un cas pareil, à subir insultes et injures à répétition, brimades et quolibets. On ne pourrait même pas lui reprocher de ne pas avoir essayé. S'il restait, celà faisait de lui quelqu'un de "bien", car il mettait son bien-être à elle avant le sien, puisqu'il se forcerait à subir tout ça pour ne plus qu'un autre le subisse. Que faire alors, le jouer à pile ou face? Trop simple de s'en remettre au sort pour une telle décision. Car de toute manière, elle était déjà prise. Il le savait, son cerveau aussi, et son coeur. C'était en lui, il en était sûr, cette force de résister à tous les obstacles qu'elle mettrait sur sa route. Elle ferait tout pour le briser par elle aussi l'était et que pour se sentir moins seule, elle désirait que tous le soit. C'est pour ça qu'il resta, mettant ses mains dans ses poches, ne la quittant plus des yeux. Il n'avait pas pitié d'elle, et bien qu'il été étonné de la voir en réalité manifester une autre émotion que celle qu'elle manifestait toujours, il se disait que peut-être enfin, elle allait le laisser approcher. Autrement que physiquement d'ellle. Qu'elle lui ouvrirait un peu la porte. Il n'entrerait pas de force, mais il ne resterait pas non plus devant une porte fermée.
« Je sais que ce n'est pas ce que vous voulez vraiment, c'est pour ça que je vais rester. »
Sa voix non plus n'avait pas tremblée, et à son regard on voyait bien qu'il s'en tiendrait à ce qu'il venait de lui dire. A elle à présent de saisir la main tendue....encore une fois.
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♛ THE Baffled King Composed Hallelujah. (RESERVED)
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